La Louvière figure donc
parmi les 100 villes neutres pour le climat et intelligentes. Pouvez-vous
m’en dire un peu plus sur ce projet ?
Nancy : « Je ne peux pas vous dire grand-chose. Il n’y a
pas de collaborateur fixe sur ce projet à l’heure actuelle, mais cela peut bien
entendu changer. Ce que je sais, c’est que notre candidature a été approuvée et
que l’UE choisira comme villes pilotes 30 villes parmi les
100 sélectionnées. La sélection n’est d’ailleurs pas une compétition. Elle
ne récompense pas forcément les meilleurs élèves, car certaines villes
wallonnes qui n’ont pas été sélectionnées sont bien plus avancées en matière de
neutralité climatique que La Louvière. Je suis tombée sur une jolie comparaison
sur le site web de Louvain. Ils font la comparaison avec les premiers pas sur
la Lune : un évènement majeur qui peut montrer l’exemple. En fin de
compte, c’est de cela qu'il s’agit : La Louvière est une ville
relativement pauvre avec une grande tradition industrielle. Si nous devenons
les premiers à atteindre la neutralité climatique, cela pourra inspirer des
villes similaires, avec un passé industriel et une population d’environ
80 000 habitants, et leur montrer que c’est possible. Chaque ville
sélectionnée a ses spécificités et part d'une situation différente. »
Qu’est-ce qu'une Smart
city et comment La Louvière va-t-elle en devenir une ?
Nancy : « Smart city désigne selon moi une ville qui
exploite et utilise toutes les technologies innovantes, pas tellement parce
qu’elle le peut, mais pour atteindre la neutralité climatique. La neutralité
climatique ne sera peut-être pas toujours aussi visible pour le citoyen. Je
pense par exemple à l’examen des bâtiments communaux et au plan d’action que
nous avons mis en place pour mieux les isoler et les raccorder à une source
d’énergie renouvelable. L’avenir nous dira si La Louvière sera réellement
neutre pour le climat en 2030. Nous mettons bien sûr tout en œuvre pour y
parvenir. Nous avions un plan d'action pour réduire nos émissions de 40 %
d'ici à 2030, et nous devons désormais viser une réduction de 100 %. Un
objectif qui demandera un gros travail, en particulier parce qu’il devra passer
par l’évolution progressive de la mentalité des citoyens. Passer de trente à
trois cents bâtiments à rénover, cela ne se fait pas du jour au lendemain. En
ce sens, tendre vers la neutralité climatique est avant tout un engagement.
L’année dernière, la ville a approuvé le projet LLO 2050, qui soutient trois
objectifs stratégiques. Premièrement, laisser plus de place à la nature et aux
espaces verts à La Louvière. C’est ce que nous appelons une ville-parc.
Deuxièmement, La Louvière n’a pas de centre historique et est constituée de
nombreux villages isolés. L'objectif ici est de créer des constellations
citoyennes et de relier les différents villages grâce à des routes piétonnes et
cyclables sécurisées. Un troisième objectif est de doter notre ville de plusieurs
économies résilientes, pour remplacer la mono-économie d’autrefois (= le
charbon). En ce sens, il serait peut-être intéressant de choisir comme ville de
jumelage, une possibilité offerte par cette mission de l’UE, une ville qui
avait également une mono-économie. »